Le 23-08-2009 • Pays : Kazakhstan
Après nos quelques heures d'attente au poste frontière Mongol nous attaquons nos premiers kilomètres de pistes Mongol. Il y a en gros trois routes possible pour rejoindre Oulan Bator depuis là où nous sommes :
- La route du Nord conseillé par notre amie Muriel qui nous avait organisé notre trip il y a deux ans lorsque nous étions venu en Mongolie avec Sylvestre. La route est visiblement très jolie et passe près d'un grand Lac à ne pas manquer !
- La route du sud, visiblement plus empruntée que celle du nord et que conseillent les gens de la frontière. Il n'y a visiblement pas grand chose de spécial à voir et la grande majorité des équipes du Mongol Rally compte la prendre... Nous n'avons pas très envie de rouler en convoi.
- Et il y a la route du centre, qui est moins indiquée que les deux autres et que nous avons déjà en partie faite avec Sylvestre il y a deux ans.
Nous étions donc tous convaincu par la route du Nord... Le problème est que visiblement, suite aux récentes intempéries dans la région, certaines rivière sont déclarées comme impassables par le poste frontière et par différents échos de taxis locaux. On se méfie de tout ces "oui-dire" qui ont déjà bien failli nous faire rater la route du Pamir. On décide donc de tenter et on verra si ça passe.
Arrivé au premier village faisant l'intersection des deux routes, nous demandons notre chemin pour Ulangoom et ce sera sans appel. On nous fait clairement comprendre que la route est fermée, peut être même pas des gros cailloux... Cela confirmerait le fait qu'il y ait une rivière d'une cinquantaine de mètres à traverser, autant dire impossible pour notre chère Skogoliath !
On se résigne donc à entamer la route du sud jusqu'à Olgy puis Hovd. Mais ayant avec nous un précieux cadeau de Muriel, un atlas de toutes les routes de Mongolie (comprendre pistes) très précis et avec les indications topologiques de l'altitude des montagnes, nous allons essayer de prendre des chemins de traverse afin de quitter un peu cette grosse piste empruntée par tout le monde.
Après une première nuit très venteuse près d'Olgy et un gros plein de Tugruks à la banque (la monnaie locale), nous allons faire quelques emplettes pour tenir notre dernière semaine de camping sauvage. Il est assez amusant pour Sylvestre et moi de se retrouver dans cette ville traversée deux ans auparavant. On reconnaît pas mal d'endroit et retrouvons même le fameux restaurant turc qui nous avait valu tant d'histoires lors de notre premier passage !

Trois bons keftas plus tard et nous voici en direction de Hovd en passant par de magnifiques paysages avec de grande montagnes enneigées au loin et des grandes vallées toute verte traversée par de nombreux petit ruisseaux... Ruisseaux dans lesquels Sylvestre s'amuse à rouler à fond en faisant le plus d'éclaboussure sur la voiture, le but étant évidemment d'arroser les passagers arrière :)
Attention tout de même au rivière trop profonde et qui feront tousser le moteur au point de devoir pousser la voiture avec des renforts !
Nous croisons également de nombreuses yourte et notre canard a toujours autant d'effet sur les enfants qui courent en notre direction.


Ce soir là, une soixantaine de kilomètres avant Hovd, nous trouverons un superbe spot de camping près d'une rivière, un spot tellement agréable que deux autres équipes du Mongol Rally se joignent à nous pour la soirée. Nous arrivons même à lancer un grand feu autour duquel chacun se prépare à manger. Ce sera l'occasion de faire péter le bouchon de la bouteille de champagne offerte par le père de Sylvestre à Almaty ! Il ne pouvait pas y avoir meilleur occasion que celle là pour fêter notre premier jour entier en Mongolie et avec deux autres équipes très sympa !

Le lendemain, par un temps assez maussade déteignant sur le moral de l'équipe, nous faisons un passage éclair à Hovd histoire de remplir le réservoir et nous décidons de quitter "la verte" pour prendre "des jaunes", comprenez quitter la piste principale pour emprunter des pistes plus petites et moins empruntées. Nous hésitons pas mal entre les différentes traces qui se dessinent devant nous puis partons en direction de deux lac.

La route est en partie faite de sable et malgré les efforts de Sam au volant, le sable aura raison de lui et nous nous ensablons pour la deuxième fois du voyage. Pas de panique, nous ne sommes pas trop enfoncé, il suffit juste de creuser un peu pour placer nos tapis de désensablage et le tour est joué !... Mais c'était sans compter une de nos jantes, déjà bien abîmée par les mauvaise pistes kazakhs, qui finit de rendre l'âme et le pneu se dégonfle rapidement. Première roue de secours en place et c'est reparti, cahotant sur cette piste sinueuse.

Le soleil finit par refaire son apparition en fin de journée alors que nous roulons plein gaz sur une très bonne piste dans une vaste plaine. Cette belle lumière aidant, j'en profite pour filmer quelques plans en passant par la fenêtre. On ressent alors immédiatement une forte sensation de liberté et je me régale à rester accrocher à la portière pendant un bon moment.

Nous arrivons enfin au lac et perdons un peu la piste de vue... ce qui nous vaudra un deuxième ensablement à quelques dizaines de mètres seulement d'une yourte. Son propriétaire vient tout de suite à notre rescousse et est plutôt efficace en matière de désensablage ! :)
Après une longue discussion dont nous ne comprendrons pas un mot, on finit par comprendre qu'il nous invite dans sa yourte pour prendre un thé. (Avec évidement le fromage de chèvre ULTRA DUR et ULTRA FORT) Et finalement il nous propose même de rester dormir ici la nuit commençant à tomber. Nous acceptons sans hésiter ! Déjà que se faire inviter à manger dans une yourte est toujours un moment unique, mais dormir à l'intérieur est une occasion à ne pas rater !
Nous allons donc chercher nos affaires pendant que la femme et la fille de notre hôte prépare un dîner de vermicelles faite maison sous nos yeux ainsi que de petits morceaux de viandes bouillis.
Ce bon dîner dans l'estomac et encore quelques litres de thé, tout le monde se couche les uns à côté des autres dans la yourte.

C'est un réveil plutôt original que de se retrouver dans la yourte avec toute la famille :) Après un rangement de tout notre barda, petit déjeuner qui n'est autre que... je vous le donne en mille !
Encore du thé au lait fraîchement trai ainsi que toujours ce fameux fromage ULTRA.... et une sorte de petit "chichis", une pâte un peu élastique en forme de petit cylindre. Enrobée de sucre glace et de confiture ça ferait un malheur ! ;)

Nous remercions comme nous pouvons cette famille en leur offrant des bougies, des savons et même une de nos casseroles qui ne nous sert pas. Et n'ayant plus de douaniers à corrompre, nous offrons notre dernier paquet de cigarettes au chef de famille qui est un sacré fumeur !

Nous reprenons notre piste qui finit par être très bonne mais qui vas de moins en moins dans notre direction supposée... Après quelques demi-tours, hésitations, vérifications.... il faut se résigner : nous sommes complètement perdus. Bon pas tant que ça car notre GPS nous permet de savoir assez bien où l'on se situe sur la carte mais quand même, la piste que nous devions prendre est visiblement introuvable et celle sur laquelle nous continuons vas plein sud alors que nous voulons aller plein est. Qu'à cela ne tienne, nous finirons bien par rejoindre "la verte" en roulant plein sud.
Alors taillo ! Et après quelques dizaines de kilomètres, la piste se termine en à peine quelques traces puis plus rien du tout... Nous roulons en plein milieu de rien et c'est vraiment plaisant !
On s'amuse alors avec la faune locale... un magnifique crâne de vache au complet qui pourrait orner notre par-buffle (ou yak). Un troupeau de chèvres assez peureuses. Les restes de quelques spécimens locaux... Ou encore avec les chameaux du coin qui se prélasse sur notre passage. Gaëtan a dû être cow-boy dans une vie antérieur.




On finit par retrouver cette fameuse piste verte, la route pour Altay, à 130 km de là. La piste, ou plutôt la huit voies tellement il y a de traces parallèles, est assez mauvaise. De la bonne tôle ondulée comme nos amortisseurs adorent. Et d'ailleurs, Samuel qui n'en avait pas finit avec notre première roue de secours, décide d'achever la deuxième sur un caillou pernicieux. On change rapidement la roue mais nous n'avons plus le droit à l'erreur, nous n'avons plus de roues de secours !
Nous recroisons nos deux équipes avec qui nous avions trinquer l'avant veille. On fait un bout de route ensemble mais une des deux voitures a un problème technique. Nous finissons alors la route sans eux en essayant de trouver un spot de camping sympa mais surtout sans trop de vent. Cela parait difficile dans cette grande vallée pleine de courants d'air. Étant tout juste à une vingtaine de kilomètres de Altay, on pousse jusque là pour trouver un hôtel. Ce ne sera pas du luxe de passer une nuit au chaud et surtout de prendre une bonne douche !
Bilan de ces 835 premiers kilomètres en Mongolie : Par-choc avant menaçant de tomber d'un instant à l'autre, amortisseur arrière-droit pas loin de rendre l'âme, deux jantes HS, un bout de par-choc arrière en moins, la tôle de protection moteur bien cabossée, les poignées de portes qui ont de plus en plus de mal à fonctionner, la jauge d'essence HS, pot d'échappement de plus en plus ratatiné et proche de rendre l'âme...
Mais Skogoliath tiendra bon jusqu'au bout !!!
Signé: Rodolphe
Traces GPS :
Vers Khvod
A l'est de Khvod
En direction d'Altai
- La route du Nord conseillé par notre amie Muriel qui nous avait organisé notre trip il y a deux ans lorsque nous étions venu en Mongolie avec Sylvestre. La route est visiblement très jolie et passe près d'un grand Lac à ne pas manquer !
- La route du sud, visiblement plus empruntée que celle du nord et que conseillent les gens de la frontière. Il n'y a visiblement pas grand chose de spécial à voir et la grande majorité des équipes du Mongol Rally compte la prendre... Nous n'avons pas très envie de rouler en convoi.
- Et il y a la route du centre, qui est moins indiquée que les deux autres et que nous avons déjà en partie faite avec Sylvestre il y a deux ans.
Nous étions donc tous convaincu par la route du Nord... Le problème est que visiblement, suite aux récentes intempéries dans la région, certaines rivière sont déclarées comme impassables par le poste frontière et par différents échos de taxis locaux. On se méfie de tout ces "oui-dire" qui ont déjà bien failli nous faire rater la route du Pamir. On décide donc de tenter et on verra si ça passe.
Arrivé au premier village faisant l'intersection des deux routes, nous demandons notre chemin pour Ulangoom et ce sera sans appel. On nous fait clairement comprendre que la route est fermée, peut être même pas des gros cailloux... Cela confirmerait le fait qu'il y ait une rivière d'une cinquantaine de mètres à traverser, autant dire impossible pour notre chère Skogoliath !
On se résigne donc à entamer la route du sud jusqu'à Olgy puis Hovd. Mais ayant avec nous un précieux cadeau de Muriel, un atlas de toutes les routes de Mongolie (comprendre pistes) très précis et avec les indications topologiques de l'altitude des montagnes, nous allons essayer de prendre des chemins de traverse afin de quitter un peu cette grosse piste empruntée par tout le monde.
Après une première nuit très venteuse près d'Olgy et un gros plein de Tugruks à la banque (la monnaie locale), nous allons faire quelques emplettes pour tenir notre dernière semaine de camping sauvage. Il est assez amusant pour Sylvestre et moi de se retrouver dans cette ville traversée deux ans auparavant. On reconnaît pas mal d'endroit et retrouvons même le fameux restaurant turc qui nous avait valu tant d'histoires lors de notre premier passage !

Trois bons keftas plus tard et nous voici en direction de Hovd en passant par de magnifiques paysages avec de grande montagnes enneigées au loin et des grandes vallées toute verte traversée par de nombreux petit ruisseaux... Ruisseaux dans lesquels Sylvestre s'amuse à rouler à fond en faisant le plus d'éclaboussure sur la voiture, le but étant évidemment d'arroser les passagers arrière :)
Attention tout de même au rivière trop profonde et qui feront tousser le moteur au point de devoir pousser la voiture avec des renforts !
Nous croisons également de nombreuses yourte et notre canard a toujours autant d'effet sur les enfants qui courent en notre direction.


Ce soir là, une soixantaine de kilomètres avant Hovd, nous trouverons un superbe spot de camping près d'une rivière, un spot tellement agréable que deux autres équipes du Mongol Rally se joignent à nous pour la soirée. Nous arrivons même à lancer un grand feu autour duquel chacun se prépare à manger. Ce sera l'occasion de faire péter le bouchon de la bouteille de champagne offerte par le père de Sylvestre à Almaty ! Il ne pouvait pas y avoir meilleur occasion que celle là pour fêter notre premier jour entier en Mongolie et avec deux autres équipes très sympa !

Le lendemain, par un temps assez maussade déteignant sur le moral de l'équipe, nous faisons un passage éclair à Hovd histoire de remplir le réservoir et nous décidons de quitter "la verte" pour prendre "des jaunes", comprenez quitter la piste principale pour emprunter des pistes plus petites et moins empruntées. Nous hésitons pas mal entre les différentes traces qui se dessinent devant nous puis partons en direction de deux lac.

La route est en partie faite de sable et malgré les efforts de Sam au volant, le sable aura raison de lui et nous nous ensablons pour la deuxième fois du voyage. Pas de panique, nous ne sommes pas trop enfoncé, il suffit juste de creuser un peu pour placer nos tapis de désensablage et le tour est joué !... Mais c'était sans compter une de nos jantes, déjà bien abîmée par les mauvaise pistes kazakhs, qui finit de rendre l'âme et le pneu se dégonfle rapidement. Première roue de secours en place et c'est reparti, cahotant sur cette piste sinueuse.

Le soleil finit par refaire son apparition en fin de journée alors que nous roulons plein gaz sur une très bonne piste dans une vaste plaine. Cette belle lumière aidant, j'en profite pour filmer quelques plans en passant par la fenêtre. On ressent alors immédiatement une forte sensation de liberté et je me régale à rester accrocher à la portière pendant un bon moment.

Nous arrivons enfin au lac et perdons un peu la piste de vue... ce qui nous vaudra un deuxième ensablement à quelques dizaines de mètres seulement d'une yourte. Son propriétaire vient tout de suite à notre rescousse et est plutôt efficace en matière de désensablage ! :)
Après une longue discussion dont nous ne comprendrons pas un mot, on finit par comprendre qu'il nous invite dans sa yourte pour prendre un thé. (Avec évidement le fromage de chèvre ULTRA DUR et ULTRA FORT) Et finalement il nous propose même de rester dormir ici la nuit commençant à tomber. Nous acceptons sans hésiter ! Déjà que se faire inviter à manger dans une yourte est toujours un moment unique, mais dormir à l'intérieur est une occasion à ne pas rater !
Nous allons donc chercher nos affaires pendant que la femme et la fille de notre hôte prépare un dîner de vermicelles faite maison sous nos yeux ainsi que de petits morceaux de viandes bouillis.
Ce bon dîner dans l'estomac et encore quelques litres de thé, tout le monde se couche les uns à côté des autres dans la yourte.

C'est un réveil plutôt original que de se retrouver dans la yourte avec toute la famille :) Après un rangement de tout notre barda, petit déjeuner qui n'est autre que... je vous le donne en mille !
Encore du thé au lait fraîchement trai ainsi que toujours ce fameux fromage ULTRA.... et une sorte de petit "chichis", une pâte un peu élastique en forme de petit cylindre. Enrobée de sucre glace et de confiture ça ferait un malheur ! ;)

Nous remercions comme nous pouvons cette famille en leur offrant des bougies, des savons et même une de nos casseroles qui ne nous sert pas. Et n'ayant plus de douaniers à corrompre, nous offrons notre dernier paquet de cigarettes au chef de famille qui est un sacré fumeur !

Nous reprenons notre piste qui finit par être très bonne mais qui vas de moins en moins dans notre direction supposée... Après quelques demi-tours, hésitations, vérifications.... il faut se résigner : nous sommes complètement perdus. Bon pas tant que ça car notre GPS nous permet de savoir assez bien où l'on se situe sur la carte mais quand même, la piste que nous devions prendre est visiblement introuvable et celle sur laquelle nous continuons vas plein sud alors que nous voulons aller plein est. Qu'à cela ne tienne, nous finirons bien par rejoindre "la verte" en roulant plein sud.
Alors taillo ! Et après quelques dizaines de kilomètres, la piste se termine en à peine quelques traces puis plus rien du tout... Nous roulons en plein milieu de rien et c'est vraiment plaisant !
On s'amuse alors avec la faune locale... un magnifique crâne de vache au complet qui pourrait orner notre par-buffle (ou yak). Un troupeau de chèvres assez peureuses. Les restes de quelques spécimens locaux... Ou encore avec les chameaux du coin qui se prélasse sur notre passage. Gaëtan a dû être cow-boy dans une vie antérieur.




On finit par retrouver cette fameuse piste verte, la route pour Altay, à 130 km de là. La piste, ou plutôt la huit voies tellement il y a de traces parallèles, est assez mauvaise. De la bonne tôle ondulée comme nos amortisseurs adorent. Et d'ailleurs, Samuel qui n'en avait pas finit avec notre première roue de secours, décide d'achever la deuxième sur un caillou pernicieux. On change rapidement la roue mais nous n'avons plus le droit à l'erreur, nous n'avons plus de roues de secours !
Nous recroisons nos deux équipes avec qui nous avions trinquer l'avant veille. On fait un bout de route ensemble mais une des deux voitures a un problème technique. Nous finissons alors la route sans eux en essayant de trouver un spot de camping sympa mais surtout sans trop de vent. Cela parait difficile dans cette grande vallée pleine de courants d'air. Étant tout juste à une vingtaine de kilomètres de Altay, on pousse jusque là pour trouver un hôtel. Ce ne sera pas du luxe de passer une nuit au chaud et surtout de prendre une bonne douche !
Bilan de ces 835 premiers kilomètres en Mongolie : Par-choc avant menaçant de tomber d'un instant à l'autre, amortisseur arrière-droit pas loin de rendre l'âme, deux jantes HS, un bout de par-choc arrière en moins, la tôle de protection moteur bien cabossée, les poignées de portes qui ont de plus en plus de mal à fonctionner, la jauge d'essence HS, pot d'échappement de plus en plus ratatiné et proche de rendre l'âme...
Mais Skogoliath tiendra bon jusqu'au bout !!!
Signé: Rodolphe
Traces GPS :
Vers Khvod
A l'est de Khvod
En direction d'Altai