Visite de l'association Christina Noble lors de notre première journée à UB

Le 27-08-2009 • Pays : Mongolie

Le Mongol Rally, c'est pas qu'une histoire de riches occidentaux qui partent à l'aventure à l'autre bout de la planète. En dehors de la page dédiée au sujet de l'association, on en a peu parlé sur notre blog mais le Mongol Rally vise à rassembler de l'argent pour un certain nombre d'associations caritatives. Chaque équipe a l'obligation de récupérer 1000 £ (environ 1150 euros)... Certaines équipes ont déjà récupéré le double ou le triple de cette somme.
L'association pour laquelle nous avons décidé de concourir s'intitule The Christina Noble Children's Foundation (CNCF). Cette association s'occupe d'aider des enfants défavorisés en Mongolie et au Vietnam.
En Mongolie, ils travaillent autour de trois axes:
* Donner des gers (Yourtes) aux plus pauvres via le programme Give a ger,
* soigner les plus défavorisés,
* gérer des Ger Villages pour des enfants

p1050868.jpg

Depuis le début de notre projet, nous avions en tête d'aller rendre visite aux enfants du Ger Village d'Oulan Baator. Arrivés, nous avons tenu notre promesse.
Personnellement, même si je suis intéressé par ce genre de projet, j'avoue que j'étais assez mal à l'aise par le mélange des genres. Le Mongol Rally reste une aventure pour des gens aisés dans un but essentiellement de divertissement et de vacances hors normes (et je ne parle même pas de l'impact sur l'environnement ... discussion qui a fait l'objet de nombreuses heures dans la voiture). Aller rencontrer quelques heures des enfants ayant vécu des expériences particulièrement horribles alors que je viens de passer 6 semaines géniales à visiter le monde ne sied pas vraiment à ma conscience.

La matinée de notre première journée à UB se déroule cependant de manière plus classique. Pas besoin d'enchaîner les kilomètres, pas besoin d'avoir une carte en tête dès le réveil.
Rodolphe avait promis d'offrir le petit déjeuner dans le bistrot français d'UB si on arrivait à terminer le Mongol Rally. Chose promise, chose due. On déguste café au lait, chocolats chaud, croissants et pains au chocolat. Comme à la maison. Ça change du fromage mongol et de la viande bouillie/séchée.

On retourne à la voiture pour aller à la ligne d'arrivée. Notre objectif final depuis 6 semaines. On arrive proche de la ligne... Gaetan et Rodolphe s'assoient sur les fenêtres pour fêter ça. Un policier nous arrête. "Et votre ceinture ?", "Mongol Rally, Finish line over there". Aucune expression sur son visage. Ils rentrent dans la voiture. Il nous laisse passer sans soucis. Ça aurait été dommage de se prendre un PV à 10 mètre de l'arrivée.
Quelques autres véhicules sont sur la ligne d'arrivée où elles sont préparées pour être redonnées... la plupart sont dans des états équivalents au notre ... Série de photos devant notre Skoda et la ligne d'arrivée. On est content d'être là. On s'amuse à prendre des séries de photos devant notre véhicule. On blablate avec un des organisateurs.

 

On récupère les informations pour aller voir le Ger Village de Christina Noble. Il faut faire un crochet par le bureau en ville. On nous indique le chemin. C'est pas gagné.
Heureusement, on trouve rapidement. On commence à avoir de l'expérience dans la circulation en ville. J'ai pas tenu de compte mais le nombre de villes traversées doit se chiffrer par centaines... Le quartier est particulièrement glauque. Un veau mort depuis quelques jours montre l'entrée du chemin défoncé.




Une autre voiture du Mongol Rally est là et est sur le point de partir. On est accueilli chaleureusement par Edward, Irlandais qui gère le village depuis 5 ans. Mélange de mon ancien boss en Australie pour le coté accessible, bon vivant et agréable et de John Mc Cain pour le physique et l'aspect bon enfant. Inspirant la confiance dès les premières paroles, mes inquiétudes disparaissent immédiatement. Le camp est composé de 10 gers d'habitation. 6 enfants vivent dans chaque Ger. Chacune est géré par une femme. L'aménagement respecte les traditions mongoles. Les lits entourent le poêle situé au centre de la ger.
Le village a aussi une salle de spectacle, deux serres, un jardin ("I am Irish, therefor, we are growing some potatoes" - "Je suis irlandais, donc on fait pousser des pommes de terre"), une crèche, une grande yourte où les enfants se réunissent le week end pour faire leurs devoirs et un poulailler avec 9 poules (les poules ne passant pas l'hiver à cause des -40°C, elles produisent pendant l'été des ½ufs et servent de repas de noël à la fin de l'année).

p1050808.jpg

Edward nous fait visiter le village. Notre premier arrêt est à la salle de spectacle, c'est encore les grandes vacances et de nombreux enfants les occupent à faire de la musique ou du chant. La plupart d'entre eux jouent des instruments typiques mongol. Edward nous implique qu'outre l'aspect culturel, ces activités sont cruciales pour que les enfants puissent retrouver une confiance en eux. On est placé au milieu de la salle. La dizaine d'enfants jouent chacun les uns après les autres de leur instruments respectifs. Nous sommes touchés par l'attention d'autant qu'ils ont un talent certain. Trois jeunes filles jouent d'une sorte d'harpe mongole, deux autres d'une guitare mongole, un enfant chante une chanson mongole et un autre interprète du Bach au piano.

p1050803.jpg


Ensuite, le professeur de danse est ravi de nous montrer des photos de sa (visiblement) glorieuse carrière de danseur.

Edward nous ouvre les portes des différentes gers. A la manière mongole, il entre sans frapper et s'assoie au centre de la pièce même si il y a des gens. La première est celle des filles les plus âgées. Entre 14 et 16 ans, elles sont quasi autonomes. Elles gèrent elle-même leur propre ger. Je les perçois plus autonomes et plus proches de la société occidentale que les jeunes filles de la campagne mongole prolongeant les clichées de la femme soumise.

p1050816.jpg


On visite une autre ger. Sur le chemin de celle-ci, Edward nous présente des enfants de tout âge et sexe. Pour chacun, il nous explique la raison pour laquelle il se trouve dans ce village. Chacune des explications est un coup de poing. Infanticides dû à l'impossibilité de nourrir ses propres enfants (pratique courante en Mongolie à cause de la dureté de la vie), incestes, viols, mauvais traitements... Malgré tout, les enfants sont tellement souriants, tellement biens dans ce village que l'on en vient à ne pas être miné par la dureté des propos et des images...

p1050819.jpg


Edward doit partir, on l'accompagne à l'entrée du village. Sur le chemin, on lui dit que l'on a plein de choses à leur donner... On pensait qu'ils ne seraient intéressés que par une poignée de choses (couverture, nourriture). Finalement, on se retrouvera à vider quasiment toute la voiture... Huiles, bidons d'eau et d'essence, les pâtes que Rodolphe n'aura pas dévoré, notre tente, la boite à outils qui amènera un grand sourire sur le visage du chauffeur. Sachant que tout le village fonctionne grâce au Mongol Rally, on met beaucoup d'ardeur pour donner tout ce qui pourrait leur être utile.


Mais le clou de nos dons est surtout le canard. Ce dernier trône fièrement sur le toit de notre voiture depuis que l'on a retrouvé Gaëtan à Almaty. Devenu notre emblème, le voir partir dans la main des enfants nous fait grand plaisir. Je m'excuse à Edward du peu d'intérêt de certains produits. Il nous rassure en nous disant qu'il a probablement chez lui l'objet le plus inutile de Mongolie... Une équipe, il y a quelques années, lui a ramené une planche de Surf... Quand on sait que le point le plus éloigné de la mer se trouve en Mongolie ...

p1050842.jpg


Il faudrait des pages pour retranscrire toutes les informations et les émotions transmises par Edward... En quelques heures, il a su nous donner une nouvelle perspective sur notre aventure... Plus humaines, plus proche d'une certaine réalité...

Edward s'en va et nous indique que l'on peut rester le temps que l'on veut et faire ce que l'on veut. Gaëtan et moi jouons à nous faire coiffer par deux petites filles pendant que Samuel prend sa raclée au basket. Nous restons quelques heures en compagnie des enfants à jouer au ballon, prendre des photos...

 p1050924.jpg


Je met du temps à digérer ces rencontres.
Ces visages souriants de ces enfants viennent s'ajouter aux nombreuses rencontres faites au long de notre voyage. Je repense aux vies de chacun que l'on a croisé pendant quelques minutes où quelques heures. Le météorologue tadjik supportant avec ses 7 enfants les vents et les basses températures de l'hiver, le Kazak typé perse bloqué avec nous dans le no man's land Kazakhstan / Ouzbékistan, le Mongol pris en stop pendant 3 heures à 20 kilomètres/h dansant dans la voiture sur du Gilbert Montagné, les innombrables enfants venant vers nous avec des grands sourires, le plaisir du patriarche tadjik nous faisant l'honneur d'égorger un mouton, l'infirmier kazak francophone qui nous racontera sa vie à Almaty sur la route de l'hôpital ...

Un peu de publicité pour terminer.
Si vous voulez aider l'association Christina Noble, n'hésitez pas à aller faire un tour sur la page don. Si vous faites le moindre don, merci de leur indiquer le nom de notre équipe "The Frogs go Wildeast" et/ou nous envoyer un mail à mongolrally@kikooboo.com. Comme pour la plupart des projets de ce genre, vous pouvez déduire une partie des sommes données de vos impôts.
Merci pour eux. L'argent sera utilisé à bon escient !


p1050929.jpg


UB, Finally

Le 26-08-2009 • Pays : Mongolie

Réveil dans la maison de notre nouvel ami mongol. On est tous les quatre dans une pièce séparée. Sa femme et lui dorment non loin.
On se reveille sans trop savoir où l'on va dormir ce soir... Les 60 derniers kilomètres ont été fait à la vitesse de 20 kilomètres/heure à cause des bruits à l'arrière droite de la voiture... Il nous reste plus de 600 kilomètres avant Ulan Baator (UB) et Rodolphe se réveille avec une forte douleur à l'oeil... La journée ne s'annonce pas bien.


Je lui projette plusieurs flacons de sérum sur son oeil pour faire passer la douleur; on commence à discuter d'aller aussi vite que possible à la prochaine ville (Arvaikheer) pour que Gaëtan et Rodolphe prennent un transport plus rapide pour arriver à la Capitale et que Samuel et moi continuions avec la voiture... mais chaque chose en son temps... Il faut déjà arriver à cette ville.


On réarrange la voiture devant le regard intrigué de notre nouvel ami. Il est vrai que c'est assez amusant de nous voir ranger le véhicule... Ca demande pas mal d'organisation d'autant plus que l'on vient de changer la configuration de la voiture pour porter plus de poids sur le toit pour soulager le train arrière. Au moment où l'on commence à perdre l'espoir qu'il nous aide sur la voiture, il revient avec une série de clés et surtout un gros carton remplis de différents types de boulons.


Il plonge sous la voiture, ressert quelques boulons, explore sa boite de boulons à la recherche de la bonne dimension, en rajoute un nouveau et ressort de dessous la voiture satisfait. Hmmm, ça semble trop facile. Je résiste à l'envie de prendre la voiture et de prendre quelques pistes à 50/60 km/h pour savoir si il a réussi à régler notre dernier problème critique mais, d'abord, il nous invite à prendre le petit déjeuner avec lui. Au menu, thé au citron, thé mongol (thé au lait salé) et l'éternel fromage mongol. On ne traîne pas trop, on a de la route. Nos vols se rapprochent et en cas de gros problèmes, il est probable qu'on les manque.

Retour au volant, je joue avec la voiture. Je prend volontairement quelques bosses pour voir si le flippant bruit de la veille se reproduit. Rien à signaler. On décide d'augmenter la vitesse maximale à 50. Aucun bruit. Le morale de l'équipe remonte en flèche. Un peu comme si il s'était calé sur la voiture, Rodolphe va beaucoup mieux. Il mène la discussion avec ardeur en partageant ses anecdotes du milieu du showbiz.

 

On se dit que finalement, on va peut être arriver sur nos propres quatre roues. Signe que les choses vont mieux, la vitesse de la voiture augmente même si on reste à l'affût du moindre bruit. On va suffisamment vite pour rattraper le lourd camion qui nous a aidé la veille à coup de barre à mine. On le double en faisant de grands signes, on s'arrête quelques kilomètres plus loin, on vide notre avant dernier jerrycan et on lui en fait cadeau avec notre dernier paquet de cigarette datant de l'Ukraine. Il apprécie clairement le geste.

100 kilomètres de piste, pas le moindre de signe de faiblesse de la voiture. Après les deux douches froides de la journée passée, je commence à y recroire, on va vraiment y arriver. On ne va pas être obligé d'abandonner à 400 kilomètres après 14000 kilomètres.
La vision soudaine de la route asphalté sonne pour moi comme la fin du Mongol Rally. Voila. On l'a fait. Même si Ulan Baator est encore à 393 kilomètres, on a fait le plus dur. La route est dans l'ensemble en très bonne état et, à moins d'un gros imprévu, plus rien ne peut nous empêcher d'atteindre UB.


A la manière d'une ascension de montagne, de la fin d'un bon gros trek ou d'un long et excellent livre, je ressens deux sentiments contradictoires, à la fois la nostalgie mais la satisfaction de l'avoir fait et de l'avoir vécu... Regret que ça ne dure pas plus longtemps mais que six semaines sont bien assez... Regret d'avoir tant de fois pesté contre le manque de temps à consacrer aux paysages vus derrière les vitres de la Skoda mais que ce voyage m'apporte des diapositives de pays bien méconnus et pour lesquels j'ai eu le coup de foudre (Ouzbékistan et Tadjikistan en tête)... Regret de certaines phrases en trop prononcées sous la fatigue ou l'énervement vis à vis de mes coéquipiers mais des choses uniques et inoubliables partagées ensemble...




Samuel prend le volant pour nous emmener à 190 kilomètres de la capitale. On s'arrête sur la route à quelques reprises... Des aigles et des vautours dévorent le cadavre d'un cheval décédé il y a quelques heures ou jours. Le désert de Goby nous présente certains de ces visages. On fait un dernier stop réchaud, pâte ou je renverserais à nouveau l'eau chaude pour mon thé.
Je reprend le volant pour ce que je pense être une promenade de santé jusqu'à la capitale. Pas de chance, une trentaine de kilomètre de la route sont défoncés, il faut empreinter les pistes autour de celle ci pour circuler ... sauf qu'il a pas mal plu ces dernières semaines, que c'est recouvert de boue et de flaques et que le passage des véhicules les ont bien défoncé. On blague en disant que c'est les organisateurs qui ont demandé aux autorités de couper la route pour que VRAIMENT, on mérite de terminer mais que franchement, on en a assez de la piste et que l'on a déjà assez donné...

Heureusement, on reprend la véritable route pour ... arriver dans une tempête. Décidément...
Mais je suis surtout déçu par le fait que la pluie va briser mon travail pour bien salir une dernière fois la voiture... Dommage.



Malgré la folie de la conduite à UB, j'arrive rapidement à me repérer dans cette ville où Rodolphe et moi étions il y a deux ans jours pour jours. On recherche la très bonne guesthouse (auberge de jeunesse) où nous étions. Pas de chance, elle a déménagé à 50 mètres... On marche 50 mètres... un panneau nous indique qu'elle a déménagé à 40 mètres... jusqu'à ce que l'on arrive à 0 mètre... Aucune indication. On se renseigne. Ils ont fermé.
On tourne pour en trouver une autre. Au détour d'une ruelle, on tombe sur une intitulé Natural Guesthouse (tout un programme). 8 US$/nuit. Banco. Il y a même le wifi. Top! On rattrape la lecture de nos emails et on lit avec beaucoup de plaisir tous les commentaires sur ce blog!

Merci!

Signé: Sylvestre




Traces GPS :
Le dernier jour
A vendre Skoda Felicia

Le 26-08-2009 • Pays : Mongolie

Véhicule année 2000. 1.3L, 108 715 kms. Toutes options. Double airbag frontaux. Contrôle technique de moins de 6 mois. Deuxième main. Propriétaires actuels particulièrement précautionneux.
Galerie et pare-buffle installés. Arrivée d'air sur le capot. Équipée d'une double batterie avec système de recharge automatique.
Véhicule disponible à Ulaan Bator, Mongolie. A venir chercher sur place.
Couleur grise poussière.  Autocollants à enlever du véhicule, révélerons la véritable couleur du véhicule.
Prévoir un petit nettoyage.

Quelques problèmes mineurs:
  • clignotant avant droit cassé
  • phare avant gauche fendu
  • avant droit de la voiture embouti
  • jauge d'essence hors service
  • garniture porte conducteur manquante
  • vitre électrique conducteur non fonctionnelle
  • fonctionnement aléatoire de la vitre électrique passager avant
  • dysfonctionnement de l'ABS
  • problème dans la fermeture de la portière conducteur
  • ouverture portière arrière gauche problématique
  • léger jeu dans les deux roues arrières
  • jeu de pneu avant neuf/jeu de pneu arrière lisse
  • léger problème de frein
  • frein arrière gauche non fonctionnel
  • pare-chocs avant gauche se décrochant
  • prévoir un changement de pot d'échappement
  • réceptacle du pneu de secours cabossé
  • fuite d'huile de la boite de vitesse
  • amortisseurs avants rehaussés
  • amortisseurs arrières défoncés
  • molette de réglage du niveau des phares avant bloquée
  • contenance du réservoir d'essence passé de 48 à 32 litres
  • parc-choc arrière découpée (partie gauche)
  • aile arrière droite redimensionné avec talent à la pince
  • prévoir révision de l'attache du train arrière
Faire offre.

Signé: Sylvestre


[Pas de titre]

Le 25-08-2009 • Pays : Mongolie

"Faut jamais toucher à un truc qui marche !"

Cette phrase, lancé par deux bons amis avec qui j'ai pris le pari d'arriver en temps et en heure à Ulan Bator AVEC la voiture contre un bon resto à Paris s'est avéré plutôt vrai aujourd'hui :)
Nous qui pensions faire un message tous les deux jours sur ce blog, cette journée aura été tellement riche en aventures et en rebondissements qu'elle vaut bien un message !

Nous partons donc vers 9h30 de notre campement après le traditionnel rituel du changement de roue au réveil... Un petit ensablage pour rejoindre la piste principale et nous sommes lancés !


Mais quelques kilomètres après notre départ, un gros bruit de claquement retenti dans toute la carrosserie. Ça vient clairement du train arrière gauche mais malgré une inspection rapide, on ne distingue pas grand chose. On continue donc en ralentissant un peu la cadence.
La piste est large et à 99% du temps en tôle ondulée. J'essaye donc au maximum de l'éviter en empruntant les petites pistes secondaires qui longent la principale.
Mais alors que mes freins ne répondent plus bien et que le claquement amplifie, je reviens sur la piste principale à l'approche d'un petit village quand soudain, vrrrack... Grand bruit et plus de frein du tout ! On finit par s'arrêter une cinquantaine de mètres après au frein à main. Le train arrière gauche vient de tomber, détaché du châssis de la voiture et arrachant par la même occasion le flexible de frein ce qui explique le manque de réactivité de la pédale. Ça sent un peu la fin pour tout le monde mais un bus passe juste à ce moment là. Vu le peu de trafic sur les routes, nous n'hésitons pas une seconde. Nous l'arrêtons pour que Samuel et Gaëtan embarquent et trouvent de l'aide un peu plus loin.


Pendant ce temps j'essaye de voir d'un peu plus près les dégâts. Le train arrière est en fait fixé par une sorte de triangle métallique au châssis par 3 écrous. En cherchant un peu sur la route nous en avons retrouvé un mais pas les deux autres.
Deux pas de vis sont encore tout à fait bon mais pas le troisième qui est complètement défoncé.
C'est à ce moment là que Samuel et Gaëtan reviennent à bord d'un fameux UAZ, le van le plus populaire en Mongolie. Tous les chauffeurs sont un peu mécanos dans ce pays !


Ils sont deux à bord du van, ils inspectent, soulève la voiture à l'aide de notre cric et, avec un deuxième cric, essayent de remettre en place le triangle pour le revisser.
Un deuxième UAZ s'arrêtent avec à son bord un jeune parlant plutôt bien anglais. Tous les passagers du van vont s'y mettre aussi et ce n'est pas moins de sept personnes qui ½uvrent autour de notre chère Skogoliath.
Mais après bien des galères, ils n'y arrivent pas... Même en soulevant la voiture avec le cric il n'y a pas assez d'espace pour travailler correctement... On entreprend alors le vidage total de la voiture galerie comprise ! On retire tous les sacs du coffre, les roues de secours, les jerricans, la caisse de bouffe et la caisse à outils. Tout le monde se met du même côté de la voiture et ce que nous n'osions croire arriva, ils entreprennent de coucher la voiture sur le côté pour y voir plus clair. On trouve ça bien bourrin mais carrément drôle. En fait ils ne soulèveront la voiture que de 45° et la cale avec un tasseau en bois que j'avais pris soin de mettre dans le coffre avant le départ. On est presque déçu qu'ils ne la mettent vraiment sur le côté. :)



Bien ! De cette façon on y voit plus clair et il est bien plus aisé de travailler sous la voiture ! C'est reparti à grands coups de crics dans tous les sens. Chaque UAZ à au moins deux crics et nous en avons également deux. Un ou deux soutiennent la voiture pendant qu'un troisième est posé sur une de nos roues de secours en support afin de toujours essayer de plaquer ce fameux triangle à son emplacement d'origine pour le revisser.


Après bien des efforts et des leviers dans tous les sens, alors que quatre personnes tirent à la sangle le train vers l'arrière et que deux autres le forcent au démonte pneu vers le centre, c'est une victoire ! On entend le doux bruit de la clé à cliquet qui serre à fond un écrou. Seul problème... nous n'en avons qu'un sur les trois et bien sûr, pas de rechange. Mais Samuel a la riche idée de voir si les écrous de fixation de notre tôle de protection ne sont pas les mêmes. On essaye et bravo Sam ! Ce sont bien les mêmes ! On peut donc serrer le triangle avec un deuxième écrou. C'est quand même un peu plus prudent et notre tôle tiendra sans problèmes avec seulement deux écrous à l'avant ! On plie également le flexible de frein afin qu'il ne fuit plus et remettre en pression tout le système.

Tout le monde est content, on enlève tous les crics au fur et à mesure puis tout le monde retient la voiture pour qu'on enlève la cale. Chapeau les gars ! C'est du beau boulot !
On remercie cette fine équipe en ouvrant une bouteille de vodka justement achetée pour ce genre de situation. On essaye de remercier ces gens qui auront passé près de deux heures sous notre voiture, faisant patienter leur passager dans les vans. Nous offrirons un jerrican d'essence qui ne nous servira plus maintenant et la bouteille de vodka qui feront des heureux. Tout le monde repart et nous sommes bons pour tout recharger. Mais on s'y prend différemment afin d'éviter d'avoir trop de poids sur l'arrière gauche. On met le plus de choses possibles sur l'avant de la galerie afin d'alléger un peu le coffre. Samuel étant le plus léger de nous quatre, c'est lui qui s'assoit au dessus du point névralgique... ;)


On s'arrête deux kilomètres plus loin dans un village qui sert visiblement d'étape à tous les transports en commun. On mange donc dans un resto-étape puis on cherche du liquide de frein dans les quelques boutiques du coin. Nous trouverons notre bonheur à la station service et avec toutes ces émotions... on se trompe et on verse le liquide de frein dans le réservoir pour la direction assistée... Oups ! Bon, on verse le reste de la bouteille dans le bon réceptacle et je donne un petit coup de fil à nos mécanos préférés en France, Julien et Jean-Claude. À priori, pas trop de problèmes... l'inverse aurait été plus grave ! ;)

Nous repartons donc sur la piste mais en ne dépassant pas le 30 Km/h afin de ne pas forcer sur le triangle qui ne tient plus que par deux points. Mais nous feront à peine 15 kilomètres quand les claquements deviennent de nouveau assez fort. Une tête sous la voiture et on constate que le triangle est en train de plier méchamment... La réparation de ce matin a tenu mais le fait que le troisième point ne soit pas fixé n'arrange rien. Si nous continuons comme ça, on casse le triangle et ce sera vraiment fini...
Toute la team s'interroge et on décide de faire appel à l'organisation du Mongol Rally qui fournit un numéro de téléphone en cas d'extrême nécessitée... En effet, si la voiture est vraiment en incapacité de rouler et que nous ne sommes pas arrivé à Ulan Bator, l'organisation a prévu des points où l'on peut déposer la voiture en chemin. Seulement le prochain est à une bonne centaine de kilomètres d'ici. Il faudrait donc se faire tracter jusque là bas... ce qui est très loin d'être évident sur ce genre de piste.


Alors que Sylvestre est au téléphone avec l'organisation via l'antenne satellite prêté par notre partenaire E-Sat, un gros camion passe et on décide de l'arrêter en se disant que lui serait suffisamment haut et puissant pour nous tracter. On essaye d'expliquer notre idée au chauffeur mais il n'a pas l'air convaincu... Il inspecte la voiture et voit bien le problème mais on ne comprend pas ce qu'il voudrait faire. Il finit par repartir s'occuper de son camion ou plutôt de son chargement car celui-ci penche sérieusement d'un côté et menace de faire basculer toute la remorque.


Pendant qu'il entreprend diverses man½uvres, nous sommes en liaison avec l'organisation qui tente d'envoyer quelqu'un à notre position GPS. Réponse par mail dans 45 minutes.

Mais le chauffeur ayant finit de remettre son chargement en place, il revient, une énorme barre à mine à la main et un gros écrou avec rondelle extra-large. Il nous fais signe qu'il veut faire un trou sous le siège afin de serrer le triangle avec son écrou + rondelle... Pas bête !
On enlève alors le siège et visiblement, il préfère que ce soit l'un d'entre nous qui commence à trouer la voiture. Gaëtan s'applique donc à la tâche. Armé de la barre à mine sur-dimensionné, il tape un grand coup juste au dessus du trou de fixation dans le châssis. La tôle plie comme du papier d'alu. Et nous qui pensions que le chauffeur du camion avait des remords à trouer la voiture, c'est en fait le premier coup qu'il ne voulait pas donner ! Maintenant que c'est fait, il s'en donne à c½ur joie et fais une véritable découpe sous le siège !!!

Mais au moins il a un bel accès pour y passer son écrou et la rondelle.
Toujours le même jeux de crics. L'un soulève la voiture pendant que le deuxième plaque le triangle dans son emplacement. Un tour de clé et c'est encore une belle victoire. Le type a l'air plus bourrin que nos mécanos de ce matin mais ça s'avère payant ! Il serre à fond un gros boulon de 19 et le triangle est de nouveau fixé comme d'origine ! Ça bouge plus d'un poil... sacré réparation !

Il continue sa route alors que nous rangeons toute la caisse à outils. Notre décision est prise, on roule le plus longtemps possible ce soir et cette nuit afin d'arriver à la prochaine ville équipée d'un poste à souder pour fixer définitivement l'affaire. Mais on ne dépassera pas les 30 Km/h pour ne pas tout foutre en l'air !
Sylvestre s'emploie donc à rouler à une allure d'escargot en évitant soigneusement les parties trop "tôle ondulée" de la piste.

C'est alors que nous tombons sur un 4x4 Mongol visiblement en panne. Vu le temps que les gens ont passé pour nous aujourd'hui, nous ne pouvons pas ne pas nous arrêter. On ne sait pas bien comment les aider mais on comprend qu'un des gars veut monter avec nous jusqu'à la prochaine ville. OK, mais même si c'est à 60 Km d'ici, nous y serons en gros dans trois heures ! :) On tente de lui faire comprendre que notre voiture est "Kaput" et qu'on roule très lentement. Ça ne lui pose visiblement pas de problèmes.

La nuit est en train de tomber et nous tombons à nouveau sur un van Mongol en panne. Décidément c'est la journée ! Ils ont juste besoin d'une clé et d'un levier pour déserrer quelque chose de leur train avant. On aura tout ce qu'il faut pour leur venir en aide. En moins de dix minutes c'est réglé pendant que notre passager à la tête sous le train arrière de Skogoliath pour inspecter les bruits étranges que l'on entend quand on roule. La scène est plutôt coquasse ! :)

C'est reparti plein phares... Samuel essaye bien de faire la conversation mais notre Mongol est encore trop imparfait et nous n'arriverons pas à en tirer grand chose. Gaëtan met alors de la musique ce qui ravira notre homme. On passe de Claude François à Alain Souchon ou encore YMCA. Notre passager est tout guilleret et claque dans ses mains en dansant et en taquinant un peu Samuel. Il faut dire que le type à une sacrée poigne ! Mais visiblement, il aimera beaucoup moins le "Hard metal" que Gaëtan vient de lancer sur nos enceintes... Il se calme illico et reste sagement assis entre Samuel et moi.
Plus de deux heures plus tard, nous arrivons enfin à son village. Il est 23h et il nous invite à entrer chez lui en nous faisant clairement comprendre que demain il s'occupe de notre voiture.
Bon, nous qui voulions rouler le plus longtemps possible, on se dit que ce n'est pas une si mauvaise idée que de rester là pour ce soir et de voir ce qu'il pourra faire demain.
Nous déchargeons donc la voiture en manquant de peu de se faire bouffer par ses chiens. Notre hôte se charge d'eux à coups de pieds ! :) Ça les dissuade et ils nous laissent tranquille.

Dans la maison, décorée un peu à la façon d'une yourte, sa femme nous sert le traditionnel thé Mongol et lui nous montre les diplômes (licence de géologie) de son fils, visiblement très très fier de lui !
On passe également en revu les albums photos de la famille... Tout cela à un peu un air sur-réaliste et on repense à tout ce qu'il nous est arrivé depuis ce matin.
La journée fût longue... et justement il nous montre là où nous pouvons dormir.
Ce sera tout pour aujourd'hui mais c'est déjà pas mal... La suite au prochain épisode, Skogolitah n'a pas dit son dernier mot ! Il nous reste moins de 500 Km avant la ligne d'arrivée et nous comptons bien arriver à bord de notre cher carrosse !

PS pour Boris : Tu peux effectivement réserver le resto mais c'est pas encore dit que ce soit moi qui paye ! ;)

Signé : Rodolphe

Edit de Sylvestre:
Rodolphe a dominé les derniers envois de messages pour la bonne raison qu'en tant que personne la plus expérimenté de l'équipe en mécanique (c'est dire le niveau), il est le mieux à même d'expliquer nos aventures de train arrière !



Traces GPS :
Oups, crashé
Plus que 600 kilomètres avant la ligne d'arrivée !

Le 23-08-2009 • Pays : Mongolie

Dimanche 23 Août :
Nous découvrons un nouveau pneu crevé... Heureusement nous nous sommes arrêtés en ville et il sera facile de trouver un réparateur de pneu aux alentours. Samuel et Gaëtan partent donc avec 3 roues dont les jantes ont pris de sérieux coups. Pendant que le spécialiste officie, je m'occupe de faire un plein d'huile de boite car avec notre mésaventure juste avant le départ en explosant la boite de vitesse, bien que celle-ci soit ressoudée à la perfection, elle perd un peu d'huile au goûte à goûte et il faut donc régulièrement refaire le niveau.
J'en profite aussi pour faire un gros nettoyage du filtre à air gorgé de poussière !
Pendant ce temps, Sylvestre s'occupe de publier le message de la veille via l'antenne Satellite. L'équipe ne chôme pas !



Nous finissons par partir vers 11h avec 2 roues de secours presque neuves et un plein d'essence qui nous étonne un peu... Mais il ne faudra que quelques dizaines de kilomètres avant que notre spécialiste des roues nous explose une nouvelle jante. Je ne le citerais pas, vous aurez deviné ! ;)
Sam change donc sa roue (nous avons instauré la règle : qui casse, répare !) et c'est reparti sur une magnifique piste jaune totalement désertique.



Il se fait faim et nous nous arrêtons pour préparer notre déjeuner, qui d'habitude est essentiellement composé de pâtes, à 98% du temps. Pâtes que nous agrémentons de diverses sauces en tout genre (moutarde sucrée, ketchup à l'aneth, sauce barbecue pas trop mal...) et dans les grands jours, d'un peu de thon ou de sardine. Un régal ! (et ça dure depuis presque 1 mois...)
Sauf que cette fois-ci nous avons subitement eu envie de cuisiner ! Nous avons en stock une boite de petit pois, une de champignons, et nous avons acheté une sorte de semoule que nous ne connaissons pas, c'est donc le moment d'essayer !
Pendant qu'une grosse bachole d'eau boue pour la semoule, je m'applique à faire revenir un peu les champignons dans un tout petit peu d'huile piquée dans un sachet de pâtes chinoise lyophilisée... Imaginez le délice ! Mais alors que la semoule cuit depuis bien 20 minutes, il n'y a plus d'eau du tout et c'est visiblement loin d'être cuit ! Nous remettons donc une bonne rasade d'eau et attendons sagement en bavant sur mes champignons qui commencent à sentir plus que bon !
Près de 45 minutes plus tard nous obtenons une sorte de magma... mais qui au moins ne croque plus sous la dent. Les ventres de l'équipe criant famine, on décide d'arrêter là le massacre et on mélange le tout. Le plat obtenu que nous appellerons à juste titre "Magma" est pour ainsi dire, mangeable... mais on en redemanderais pas vraiment :-/ Et fort heureusement que nous avons nos diverses sauces pour faire passer le goût de cette semoule qui n'en est définitivement pas ! (Maman, je ramène un échantillon pour que tu me décrypte ce qu'est cette céréale)
Malheureusement, nous n'avons pris aucune photos de ce merveilleux plat. Enfin si certains sont motivés, il doit rester dans un coin de désert, le reste de notre bachole de Magma... Avis aux amateurs !
Très déçu de ce repas qui en plus à totalement gâché le goût de mes champignons préparé avec tant d'attentions, nous reprenons la route, de plus en plus défoncée.

Il est toujours assez amusant de traverser les villes ou villages en Mongolie, tellement ce peut être chaotique. Il n'y a pas vraiment de routes, pas franchement de logique, les constructions sont de différentes couleurs, toujours un peu brinquebalantes, les yourtes, entourées de palissades... Le tout à un aspect un peu post-apocalyptique toujours surprenant...




Notre piste est de plus en plus défoncée et nous touchons régulièrement à l'arrière. D'autant plus qu'avec les milliers de pistes déjà parcouru et le poids de tout ce que nous transportons, les amortisseurs arrière commencent à rendre l'âme. C'est alors qu'un choc plus gros que les autres se fait sentir... (Edit de Sylvestre: Rodolphe oublie de préciser que c'était lui le conducteur). Petit arrêt pour constater les dégâts : Outre le pot d'échappement qui est définitivement mort suite aux différents coups, on constate que le logement de la roue de secours a perdu un peu d'espace... On se demande alors si ce n'est pas un choc similaire qui nous aurait diminuer la contenance de notre réservoir d'essence...



Finalement rien de grave, on repart ! Mais on constate un léger déhanchement de la voiture... Après vérification, nous avons visiblement touché le train arrière car nos deux roues arrière penchent légèrement vers l'intérieur et vers l'avant. Là ça devient plus sérieux ? Boaf pas tant que ça, on verra à la prochaine ville !
La piste nous fait passer par de jolis coins en fin de journée et des nuées d'oiseaux s'envolent à notre passage. Tout cela sans croiser la moindre voiture quasiment. La Mongolie est toujours fascinante !




Arrêt camping pour la nuit près d'une joli rivière et soirée astro par une nuit magnifiquement étoilée !!
Pour ceux qui ne voit pas bien ce que représente la photo avec des traînées blanches, c'est en fait une photo pose longue en visant l'étoile polaire. En effet la terre tourne sur le même axe ce qui fait que l'ont voit bien la rotation de la terre en prenant une photo visant l'étoile polaire pendant une vingtaine de minutes !





Lundi 24 août :
Cela devient presque une coutume... alors que je roule à nouveau sur une piste bien défoncée, un bruit encore plus anormal que tous ceux que l'on peut déjà entendre entre les amortisseurs arrière qui n'en peuvent plus, le claquement des jerricans sur la galerie, la vitre conducteur qui ne tient plus du tout et les différents impacts avec le sol... j'ai crevé ! :)
Mais cette fois ce n'est pas la jante comme d'habitude, c'est bien un beau trou dans le pneu. Il faut dire que nos pneus arrières commencent à être sérieusement lisses. Il nous reste une roue de secours. Changement éclair et c'est reparti jusqu'au prochain bled où nous finissons par trouver le spécialiste du coin qui après de grands et long efforts, arrivera enfin à nous réparer nos deux pneus et jantes bien abîmés.



Une heure plus tard nous reprenons la route, heu... la piste ! Piste qui se disperse en plusieurs traces... Bien que notre GPS nous indique bien le cap à suivre, il est difficile de choisir entre toutes les traces qui se dessine devant nous. On finit bel et bien par se perdre en arrivant près d'une mine supposée d'or. On continue mais on se retrouve face à face avec un grillage nous barrant la route !!! Un comble en Mongolie ou tout n'est que vaste plaine sans aucune clôtures !
Demi-tour pour essayer de retrouver la piste principale et après de gros efforts de pilotage sur ces pistes défoncées et avec notre voiture qui chasse de l'arrière, on arrive enfin à BayanHongor vers 16h15... affamés ! mais sans le sou !
Et comble de la malchance, la banque est hors service car les réseaux de communications sont coupés. Aie, ça se complique ! Mais Samuel, fin débrouillard, finira par trouver une femme se baladant avec une petite fortune sur elle et qui acceptera de nous changer 150$.
Bien ! nous pouvons maintenant nous restaurer puis chercher un garage histoire de voir d'un peu plus prêt ce problème de train arrière.

Le garagiste trouve la cause de notre souci : Nous avons pris un sacré choc au centre de la structure du train arrière et c'est probablement pour ça que nos deux roues sont voilées. Il nous demande de rentrer la voiture dans le garage... et c'est juste à ce moment là que nous tombons en panne sèche d'essence ! (Il faut préciser que depuis quelques jours la jauge d'essence est morte et indique que nous sommes toujours à sec). On rentre donc la voiture en poussant ce qui fait bien rire toute l'équipe de mécanos.



La pièce dans laquelle nous venons de rentrer Skogoliath est quasi vide à part un gros portique métallique équipé d'un palan sûrement destiné à soulever la voiture. Il faut avouer qu'on se demande bien comment ils vont pouvoir réparer ça. Le type monte sur un tonneau et décroche le palan. Interrogation de toute l'équipe..??. Il lève la voiture à l'aide d'un cric de chaque côté et attache le palan de part et d'autre de la structure, de façon à resserrer l'écart entre nos deux roues arrière. On a un peu du mal à croire ce qu'on voit tant ça parait bourrin... mais nous sommes tous convaincu que le type à une grande habitude de ce genre de problème et sait parfaitement ce qu'il fait. Pour information, un palan est une sorte de moteur manuel à chaîne. Une chaîne sert normalement au levage de charges lourdes (le palan du garage peut lever 5 tonnes) et une autre chaîne sert à man½uvrer avec une très forte démultiplication afin d'y arriver seul, à la force des bras.
Autant vous dire que là, avec le palan accroché de cette manière au train arrière, nous pourrions sans problème resserrer les roues au point de les mettre perpendiculaire à la voiture sans trop forcer ! :)
Les mécanos y vont donc au mètre à ruban afin de redonner un peu de parallélisme dans tout ça :) Nous admirons tous, assez stupéfait par le coup de main de ces 3 mécanos mais on se demande encore comment le tout va tenir car en relâchant le palan, la structure va se ré-écarter tel un ressort. Et la réponse viendra avec un des mécanos qui débarque alors avec un poste à souder.
Complètement couché sous la voiture pile en dessous du réservoir d'essence dans lequel nous venons de vider un de nos jerrican de 10L, le mécano chauffe la partie pliée de la structure et écrase le tout avec une grosse clé à molette. L'opération est assez impressionnante mais s'avère payante. Il nous font vérifier en mesurant devant et derrière le pneu : Il y a bien 134cm de chaque côté. Notre train arrière est donc de nouveau parfaitement parallèle... Chapeau les gars ! Sacrément efficace le coup du palan !




Nous remercions toute l'équipe du garage et après un nouveau plein d'essence, nous repartons en direction de notre destination finale à encore 600 kilomètres de là... Ulan Bator, nous voici !

Signé : Rodolphe


Traces GPS :
Vers BayanHongor - 1
Vers BayanHongor - 2